Dugong transatlantique

         Cuba, l'Est du golf de Batabano

Pasa de Hicacos ou Cayo Campo (21° 33.86’N / 82° 20.58’W)

L’île de la Juventud ce fait de plus en plus petite dans notre sillage. Le soleil matinal s’empare des montagnes désertiques et étincelle sur les façades de la Presidio Modelo. Cette fois il faut partir. Nous la saluons de toutes nos voiles.

Après quelques milles, une halte bucolique s’impose dans la passe Hicacos où la mangrove nous entoure. L’eau est chaude, la barrière de corail est poissonneuse avec quelques langoustes.

Ce mouillage est bien protégé du vent d’Est, pas de clapot, courant modéré. Toutefois il faut faire attention à la tenue de l’ancre : roche + sable.

Le gardien de l’ île Campo (réserve biologique) nous apporte un pagre de plus de 2 kg (contre bière, savons et dentifrice). Les pêcheurs de la ferme marine nous proposent d’énormes langoustes. Seuls au mouillage nous profitons de ce calme pour admirer les nombreux échassiers qui colonisent les lieux.

Canal de Rosario, Cayo Cantiles (21° 36.716’N / 81° 58.058’W)

Avant de rejoindre Cayo Largo le Dugong se délasse dans l’archipel de Los Canarreos.

Les gardiens nous aident à sécuriser notre annexe et nous font visiter. Cette île corallienne se protège et ne propose que peu d’endroit pour débarquer. La côte est dentelée par du corail millénaire est coupant. Une famille de singes s’approchent à l’appel des grains de maïs déposés par les gardes. Sauvages, une distance respectable s’impose si nous voulons les observer et prendre des clichés. Des crocodiles ainsi que des agoutis parfois bordent le chemin de corail tranchant que nous empruntons jusqu’aux marécages. Mais nous n’en verrons pas. Le vent s’installe pour la nuit au nord avec ses 15 à 18 noeuds. Les petites anses incitent au snorkeling mais les vaguelettes et le courant nous découragent.

Demain nous irons en face sur l’île de Rosario. Il parait que les plages sont désertes sur plusieurs kilomètres…. Malheureusement le coup de vent s’intensifie est passe à 20 noeuds. Impossible de mouiller sur Rosario. Nous partons pour Cayo Largo.

Cayo Largo

La dernière île de l’archipel de Los Canarreos. Avec ses 40 km de long elle séduit les amateurs de farniente et les plongeurs. Plages sauvages de sable ultra fin sur des dizaines de kilomètres, eau turquoise, limpide et poissonneuse. Les aigles de mer léopard et les barracudas sont visibles en surface. La barrière de corail notamment à Hijo de Los Ballenatos regorge de vie, snorkeling enthousiasmant.

Les hôtels sont bien dispersés dans la nature. Cayo Largo ressemble à un grand club de vacances où l’on rencontre toutes les nationalités. Le mouillage en retrait de la marina est parfois anarchique et la tenue aléatoire. Bordé de mangrove ou de sable, il offre un calme absolue. Toutefois, à certaines heures de la journée quelques avions déversent leurs lots de vacanciers. Beaucoup de catamarans sont loués et partent à l’aventure en famille ou entre amis. 

De petite taille est le village où l’on trouve de quoi se ravitailler :  une épicerie avec un peu de fruits et légumes, un fournil propose des boules de pain briochées excellentes pour 1 CUC les 15, une banque ouverte le dimanche (on ne peut pas être en couple au guichet sous peine de réprimande), un peu de shopping ainsi qu’un bar sur les quais animé par les voileux…. Le vendredi soir c’est disco en pleine air sur la place principale.

Depuis que le gouvernement a autorisé leurs développements Cayo Largo et Cayo Coco sont devenues les îles les plus touristiques de Cuba.

Bref, Cayo Largo c’est la carte postale, une île paradisiaque artificielle comme on en voit dans les magazines. Mais si vous souhaitez vous imprégner de la culture cubaine, passez votre chemin. Une halte à ne pas manquer mais attention au porte monnaie !