Dugong transatlantique

     Belize, Ambergris, San Pedro        

Après 17 jours passées au Grand Cayman nous prenons la direction du Belize en faisant une halte de deux nuits à Chinchorro. Quatre jours de navigation à la voile au portant. Le mouillage en face du phare de Cayo Norte à Chinchorro (18° 45.006’ N - 87° 18.402’ W) s’avère confortable surtout après les dernières 24 heures de navigation où la houle croisée nous a bien ballotés. Chinchorro se situe à moins de 20 MN au large de Xcalak au Mexique est une réserve gardée par une dizaine de personnes de la marine mexicaine. Courtoisement nous allons les saluer et demander si nous pouvons mettre pieds à terre et prendre quelques photos d’oiseaux. La réponse fût immédiat et sans appel mais avec beaucoup de gentillesse :  « Il est strictement interdit de mettre pieds à terre. Interdit de pêcher, de prendre des photos. Avez-vous besoin de nourriture ? Est-ce que tout va bien ? Combien de temps restez-vous ?  D’où venez-vous ? » Nous n’insistons pas. Nous aurions bien voulu papoter d’avantage… nous faisons profil bas. Mais que font ils exactement sur cette île avec un ponton digne de recevoir une armada ?

Les derniers 70 MN pour rejoindre la passe de San Pedro au Belize se feront à la voile avec tout de même trois bons grains. En quelques minutes nous passons de 12 à 35 noeuds. Pas cool pour notre dernière traversée de nuit de la saison, restons vigilants.

La passe de San Pedro ne pose pas de difficultés si vous arrivez par temps calme et respecter les alignements. Cela déferle de partout…

La grande baie offre de multiples possibilités de mouilage, après quelques hésitations, nous choisissons de mouiller à côté du Palapa Bar & Grill : attention au grand tirant d’eau.

17° 55.279’ N - 87° 57.486’ W - San Pedro, Ambergris Caye

De 5H30 à la nuit tombée, c’est la valse des lanchas, des bateaux de plongées qui naviguent comme des fous et des petits avions assurant la liaison entre les différentes îles ou proposant le survol du Blue Hole : attention baignades dangereuses, restons collés au Dugong. Heureusement les nuits sont beaucoup plus calmes et nous dormons comme des bébés. Danielle et Bruno, un couple de français vivant six mois de l’année à San Pedro nous font découvrir la ville et ses délicieux restaurants & bars de bord de plage en Golf Car. Ici tout le monde se déplace avec ces engins qui vous font sauter en l’air et secouer violemment vos vertèbres à la moindre déformation de la route. Ils nous présentent à quelques uns de leurs amis français notamment à Elisabeth, créatrice de bijoux qui présente sa collection dans sa boutique très énergisante « Ambar Jewelry » située sur Fido’s Courtyard Pier. Nous nous retrouvons à bord du Dugong pour des déjeuners ou pour des parties de pétanque et de ping-pong. De beaux moments de partage, merci les amis.

Nous découvrons aussi l’île à pied en longeant la plage depuis notre mouillage. Deux heures de promenade qui seront malheureusement perturbées par l’odeur nauséabonde des algues des Sargasses qui viennent infectées le rivage. Une vraie calamité pour les habitants qui vivent essentiellement du tourisme. De nombreux centres de plongées, hôtels avec piscine plus ou moins luxueux s’étendent sur plusieurs kilomètres au sud de l’île. Côté lagune on construit à tout va ! Tandis qu’au nord après avoir emprunté une route sablonneuse, avec notre Golf Car, au milieu de la mangrove, une belle plage nommée « Secret Beach » offre une eau turquoise. Bars & restaurants, jeux d’eau, artisanats sont en place et animent le lieu où le farniente est de mise sous les parasols colorés, ici pas d’élément olfactif perturbateur. Seul bémol, les constructions anarchiques au bord de l’eau et dans la mangrove émergent détruisant le paysage ainsi que la faune et la flore. Sur cette île qui pourrait être une merveille, l’harmonie en terme d’urbanisme n’existe pas. Chacun fait selon….c’est ce que nous ressentons. Restera t’il encore dans quelques années une parcelle de terre LIBRE de toute contrainte humaine ? 

San Pedro est une ville tonique et dynamique : le nouvel EL Dorado. Tout y est pour bien se restaurer, se vêtir, se divertir…. mais le coût de la vie pour nous les français est vraiment onéreux. Les Américains ont envahis les lieux et même inaugurés il y a peu de temps une église évangéliste, Jésus est une super star et se vend comme des petits pains (sic). Faut bien récupérer des sous pour construire des temples et mettre en avant la structure marketing !

Acheter fruits et légumes sur le marché qui se situe au bord de la lagune est à moindre coût. Les mennonites, d'origine européenne, blancs, souvent blonds, portant un chapeau de paille et de larges bretelles sur leurs chemises à carreaux viennent de Orange  Walk vendre leurs produits chaque semaine. Cette population pacifiste cultive la terre, fabrique des meubles, lit la Bible…des purs et durs du protestantisme qui prône un retour radical à la pureté originelle de la Bible, intéressant, à suivre.

Comme toujours il faut du temps pour découvrir un endroit…..

(Eglise catholique du front de mer, la grotte, statue italienne datant du début du siècle dernier)

Marie veille sur cette île, les âmes entendront elles ses messages

d’amour et de compassion ?